vendredi 4 février 2011

Mon alcoolisme

Dernièrement je réécoutais l’entrevue que Daniel Pinard a donnée sur les ondes de Radio-Canada (grâce à la webdiffusion) (merci à la modernité) Une saison dans la vie de Daniel Pinard. J’ai toujours adoré Daniel Pinard probablement parce qu’il dérange et j’aime les gens qui font réfléchir.  Cette entrevue, parfaitement menée par Francis Legault (ça ne doit pas être facile d’avoir à interviewer Daniel Pinard) a réveillé en moi mes éternels questionnements sur l’alcoolisme.  Ben oui, j’aime prendre un verre de vin même le midi et si ce n’était pas du travail à poursuivre en après-midi, j’en prendrais tous les midis.
Daniel Pinard nous confie qu’il a besoin de boire du vin (même à 9h30 le matin) pour affronter les réalités de la vie.  Premièrement, je trouve très généreux de sa part de parler d’une question aussi délicate et qui, à mon avis, nous concerne tous. Et à force d’y penser et d’en parler autour de moi, nous , mon chum et moi, avons réalisé que c’est pas de nos maudites affaires ce qui se passe dans la chambre à coucher du voisin (inspiré de la déclaration de Pierre E. Trudeau)  comme ce qu’il y a dans leurs verres au déjeuner.  Si ça lui permet de mieux s’exprimer (ou de plus se contenir), s’il n’est pas déplacer, qu’il ne tire pas sur son voisin, qu’est-ce que ça change?
Moi je l’aime Daniel Pinard pour ce qu’il est et ce qu’il dit.  Je l’aime parce qu’il brasse mes convictions et mes idées reçues. Et temps mieux si de boire du vin le rend ce qu’il est. Santé Daniel Pinard.

6 commentaires:

  1. Cette entrevue était extraordinaire. Il faut être d'une générosité sans borne pour partager cette confidence avec le public.

    Mais bien davantage être au-dessus de tout jugement social. Il est indifférent à l'interprétation des autres. Je l'admire

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  2. Moi aussi, j’aime bien Daniel Pinard. J’ai toujours apprécié sa verve et son audace. J’ai suivi avec attention ses émissions culinaires; ce n’était pas tant sa cuisine que son amour de la cuisine qui me scotchait à mon fauteuil. Mais c’est d’abord et avant tout pour sa sortie contre « Piment fort » que je respecte Daniel Pinard. Ce jour-là, il n’a pas seulement demandé qu’on arrête de faire des farces plates en lien avec son homosexualité ou envers tous les homosexuels, mais qu’on arrête de faire des farces plates à deux sous en dénigrant les autres, qu’ils soient gais, vieux, handicapés, pauvres, etc. Certains ont parlé de liberté d’expression et de tabous, mais ce jour-là, un changement important s’est opéré dans la société québécoise. Je ne suis pas toujours d’accord avec ce que dit Daniel Pinard, mais je respecte ce qu’il avance, ce qu’il ose.

    Je n’ai pas vu cette vidéo de Daniel Pinard, mais même s’il se dit alcoolique, ça ne change absolument rien à mon appréciation pour cet homme aux deux cœurs, dont un au ventre.

    Est-ce que prendre un verre de vin à 9 h ou 10 h du matin fait de vous un alcoolique? J’en doute. Peut-être si l’on s’en tient au vieux tabou qui veut que l’alcool est d’abord néfaste, mais qu’il est acceptable si on le consomme comme la société veut bien qu’on le consomme. Et si vous preniez un Ativan ou un Prozac pour passer à travers votre journée? On serait plus compréhensif parce que c’est un médecin qui vous le prescrit, alors que l’alcool est en vente libre.

    Je ne dis pas que l’alcoolisme n’existe pas, mais je trouve que l’on qualifie bien trop facilement et hâtivement une personne ou soi-même d’alcoolique, comme Daniel Pinard l’a fait, semble-t-il.

    Je prends parfois un verre de vin le midi en bonne compagnie, même si c’est une journée de travail. Chez moi, je ne prends jamais un verre de vin avant 11 h 27 du matin. Pourquoi 11 h 27? Parce que je n’en ai pas envie avant cette heure et que je viens souvent de terminer un café au lait. Serait-ce différent si mon heure était 10 h 13 ou 9 h 38? Non!

    Daniel Pinard peut bien prendre un verre à 9 h 12 tous les matins pour passer à travers sa journée. Et après?

    I’ll drink to that!

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  3. La vie est belle, Célyne, c'est vrai, n'en déplaise à Jean Leloup qui chante « comme la vie est laide, laide... », une chanson belle pourtant. Tout est donc relatif, tout est donc perception, comme tu l'écris si bien..

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  4. Oups! Mon commentaire visait le billet précédent, « La perception de la vie. » Comprends-tu quand j'écris: « Au soleil, je suis toujours dans la lune » ?

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  5. Pour moi il reste que je ne me suis jamais rendu vraiment compte qu'il était alcoolique, tellement il se tenait debout.
    Moi, je suis une personne à qui dont Daniel Pinard m'a servi de père pendant bien des années. Si je n'avais pas rencontré ce type, je ne me tiendrais pas debout aujourd'hui. Il m'a donné une grande élévation culturelle. Oui, on a eu quelques prises de bec aux cours de nos rencontres, mais il avait l'humilité de reconnaître ses torts. Un jour, je lui ai fait mal, dans une colère noire, d'un besoin affectif (père et fils) que j'éprouvais, je ne m'en suis jamais excusé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus. Je lui ai voué pour une très grande partie de ma vie une grande reconnaissance, même si sentimentalement il m'a toujours dit ''Bernard, ce que tu me demandes, je ne peux pas te le donner.'' J'ai été fâché pendant des années. Mais, aujourd'hui je comprends mieux pourquoi et je me tiens debout grâce à toute l'ossature structurelle qu'il m'a donné. Même s'il ne veut pas l'entendre, y reste que ça été pour moi un père que j'ai eu, qui m'a vraiment sorti d'un trou béant. Quoi qu'il soit, je respecte cet homme. Je me vois à tous les jours lui ressembler et je me rends compte que j'ai eu besoin de lui et il le sait. Malgré ce qu'il est, je l'aime de tout mon cœur. Aujourd'hui je m'en excuse, du mal que j'ai pu lui faire. Je n'ose pas lui dire, de peur d'être rejeté. Au cours de ma vie, Il m'a énormément manqué et il me manque encore, mais je n'ose pas lui dire. Mais je lui dis ici. Peut-être un jour que j'aurai le courage de lui dire, au risque d'être...
    Croyez-moi - cet homme a énormément souffert. Je le sais, et j'ai toujours voulu lui donner et recevoir cette affection et sans doute lui donné. Mais, dans la vie on n’a pas tout ce que l'on voudrait avoir. Alors on prend ET on accepte ce qu'on a reçu de bien. Grâce à ce Papa que j'ai eu provisoirement, il m'a inculqué l'esprit critique. De mon enfance, qu'il connait, je reviens de loin, mais il ramené de près. Il m'a, en quelque part, sauvé. Voilà.

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    1. Ça me fait, comme s'il fallait dormir sur un banc de parc avec un journal sur la face pour être alcolo. Qu'il soit ou non alcoolique, on s'en criss tu? Qu'Est-ce que ça change? Ça veut probablement juste dire que, pour un être aussi lucide, de ce ''geler'' un peu lui permet d'endurer la farce qu'est notre monde. Je ne suis ni des fous de droite, ni des imbéciles de gauches, je suis réaliste.

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