Pourquoi est-ce que je me bats?
Déjà en 2005, j’ornais mon carré
rouge pour montrer mon désaccord de transformer 103 millions de dollars de
bourses en prêts. Mais, à 18 ans, je ne
pouvais imaginer tout le poids que représentait ce merveilleux petit bout de
tissu. Récemment, j’ai du me questionner
afin de bâtir mon propre opinion sur la hausse des frais de scolarité. J’ai commencé par me demander ce que cette
hausse allait engendrer. Quel impact sur
le futur? Quel genre de société ça
allait donner? Pour répondre à ma
question, j’ai écouté les arguments des carrées verts. Que le Québec était la province où l’école
était la moins cher en Amérique du Nord…
Pourquoi on se compare aux États-Unis?
Pourquoi est-ce qu’on se compare aux pires? Pourquoi ils sont si pires? Le peuple américain est un peuple
ignorant. Il est d’autant plus facile,
pour les gouvernements, de contrôler des gens peu instruits. Aux États-Unis, la classe moyenne est minime,
les pauvres sont très pauvres, ils n’ont pas accès aux études, ni au système de
santé. Les riches sont très riches, et
peuvent contrôler les plus pauvres. Le
pourcentage de gens instruit est faible, là-bas, plus de la majorité de la
population sont créationniste et n’ont même jamais entendu parler de l’évolution
à l’école… pourtant, ils paient cher pour étudier! Alors est-ce que j’ai envie de ressembler aux
États-Unis? Non merci. Alors, qu’est-ce
que cette hausse va engendrer? Un peuple
ignorant, plus facile à contrôler, un peuple pauvre?
Un autre argument utilisé par les
carrées verts qui m’entoure était qu’on ne pouvait pas se battre contre le
gouvernement. NOUS SOMMES DE
GOUVERNEMENT. Le peuple EST le
gouvernement. Un gouvernement se doit de
représenter son peuple et non pas le bâillonner.
La hausse des frais de scolarité
ne me touchera probablement pas. Je
finis mon Bac l’an prochain, et même si elle me touchait, en travaillant, je
suis capable de payer mes études. Si je
suis dans l’impossibilité, mes parents vont payer mes études, j’ai un iPhone,
un cheval, un appartement magnifique sur le Plateau Mont-Royal, donc je suis
capable de payer mes études et ce, même avec la hausse. Non, je ne suis pas égoïste, je me bats pour
l’accès aux études de tous les enfants québécois.
Aujourd’hui, en date du 13 avril
2012, tous les étudiants, autant carrées rouges que verts réclament l’ouverture
d’un dialogue. Mais face à
l’indifférence des ministres, les
étudiants s’emballent par la colère et l’incompréhension. Les actions effectués par certains (qui ne
sont peut-être même pas des étudiants!) en fâchent quelques uns. Vous vous attendiez à QUOI? Premièrement, la
ministre affirme que la décision d’augmenter les frais de scolarité de 1625$
est prise et qu’aucun retour n’est possible.
J’imagine qu’elle s’attendait qu’on rentre tous gentiment dans nos cours
pour continuer d’étudier? Par la suite,
les manifestations se multiplient et le mouvement ne s’essouffle pas. Ce mouvement dure depuis 9 semaines, et nous
avons l’appui de nos familles, de nos parents et de la population en
général. La ministre est déroutée.
L’annonce de l’injonction
accordée à l’Université de Montréal hier a créé une manifestation de dernière
minute avec des dommages monétaires… vous vous attendiez à QUOI? Il est aberrant de voir que les universités
se rangent derrière le gouvernement au lieu de défendre et supporter ses
membres. Même les professeurs, qui n’ont
aucunement été avisé des démarches judiciaires, sont indignés de cette
directive qui est de continuer à donner les cours malgré les mandats de
grève. Ces gens, ont qui déjà été sur
nos bancs d’école et maintenant qui sont devant nous, trouvent la démarche
assez dure de la part de l’Université de Montréal et déplore cette façon de
gérer par la force et que l’imposition d’un contexte législatif va à l’encontre
des valeurs de l’université. Comment ça
va finir? Est-ce qu’on va collectionner
les injonctions, les amendes, les arrestations où bien le gouvernement va finir
par donner une réponse positive à la négociation?
Toutes les associations
étudiantes qui sont en grève le sont par un vote démocratique à majorité. Tous les membres de ces associations doivent
donc respecter cette décision de boycotter les cours. Les piquets de grève ne servent qu’à
« rappeler » à ceux qui voudraient aller à leur cours quand même.
Il est temps de nous poser les
bonnes questions. Faut-il financer
l’enseignement de l’anglais aux francophones du Québec, construire un aréna
pour accueillir un éventuel club de hockey, pire encore, asphalter les routes
vers les mines du Plan Nord qui serviront aux compagnies minières pour
s’enrichir ou bien investir dans les institutions scolaire afin d’offrir la
gratuité scolaire? Posez-vous ces
questions. Les politiciens ne
considèrent pas les étudiants comme des citoyens à part entière et complètement
désintéressé des problèmes de la société.
Ah oui! À 200 000 étudiants dans la rue pour manifester, c’est sûr
qu’on ne s’intéresse à rien.
Si on s’arrête maintenant,
qu’est-ce qu’on va retenir? De se
laisser écraser par un gouvernement imbu de lui-même? De ne pas revendiquer nos droits de négocier?
Alors voilà pourquoi je me bats,
et comme ma grand-mère, mes parents, ma sœur et tous les membres de ma famille
qui l’ont déjà fait, je suis dans la rue et je manifeste.
Audrey Bédard-Goulet
Étudiante au Bac en Sciences Biologiques de l’Université de Montréal
Étudiante au Bac en Sciences Biologiques de l’Université de Montréal
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