Résolution versus souhait
Dans ma tête le mot résolution sonne comme : se résoudre à. Je préfère me souhaiter quelque chose ou me fixer des objectifs à atteindre plutôt que de me résoudre à quelque chose. Ne vous méprenez pas, je ne crois pas aux miracles. Je crois en moi et au pouvoir que nous avons tous de vouloir une chose et de tout faire en sorte pour que ça marche comme nous le souhaitons
Dans cet ordre là mon souhait, le plus grand, cette année concerne les aînés. Chaque tranche d’âge a besoin et je considère avoir aidé, dans la mesure de mes moyens, chacune d’elle. Mais, j’ai le sentiment que l’on entendra de plus en plus parler d’âgisme. La population est vieillissante et comme le nombre d’aînés augmente, leurs besoins aussi croient. De plus nombreux et plus grands besoins et de moins en moins d’argent, d’infirmières, de médecins, de centres spécialisés et moins d’assistance pour les garder à domicile.
Pourquoi les vieux nous dérangent?
Il est facile d’oublier que ce sont les aînés qui nous ont vus naître et qui nous ont permis non seulement d’être là mais aussi et surtout d’être ce que nous sommes. Étant femme, je suis reconnaissante de tout ce que les femmes du début du siècle à aujourd’hui, ont fait pour que nous vivions égales aux hommes. L’anniversaire du 50ième de Châtelaine en est une preuve vivante écrite qui nous concernent toutes.
Comment peut-on oublier?
Pourquoi c’est si difficile de prendre soin d’une personne âgée même si elle nous a tout donner? Nos enfants ont les aiment, c’est notre chair. On leur donnerait la lune pour que ce soit plus facile pour eux. Mais nos parents aussi sont notre chair! Pourquoi y a-t-il un malaise? Peut-être plus qu’un malaise un « j’ai pas le goût de m’occuper d’une personne âgée », encore moins d’un parent, d’une mère, d’un père, pourquoi?
On les veut autonomes et lorsqu’ils le sont ça nous énervent, ils sont exigeants, posent des questions, sont plus lents à comprendre. Ça nous demande du temps, de l’investissement, de la concentration. Mais pour nos enfants ça ne nous dérangent pas de nous investir, de donner. Pourquoi avec nos parents, c’est différent?
Pourquoi les vieux nous dérangent?
En Europe on jalouse leur pouvoir d’achat. En Amérique, on voudrait tous les enfermer dans des « mouroirs » pour qu’ils nous fichent la paix et même certains centres sont intolérants et les brutalisent. Même les Asiatiques commencent à moins considérer leurs vieux sages.
J’ai entendu une personne dire à une autre personne : « Té chanceuse toi, tes parents sont morts »… AYOYE! Quelle vérité choquante!
Je nous souhaite donc pour l’année 2011, amour, paix, compréhension et tolérance envers tous les êtres humains de la planète peut importe leur âge, leur race, leur provenance.
J'adhère tout à fait à ta notion de souhaits au lieu de résolutions pour la nouvelle année! Avec le temps, les résolutions ont fini par se bâtir la mauvaise réputation de ne jamais être tenues, alors vivement les souhaits, c'est plus positif!
RépondreSupprimerEn ce qui a trait à l'âgisme, c'est presque devenu un sujet tabou. Les sociétés occidentales sont résolument tournées vers l'individualisme (j'en fais partie) et les nouvelles générations semblent poursuivre encore plus profondément cette voie. Nous avons peut-être atteint un extrême et il ne nous reste peut-être qu'à souhaiter le retour du balancier. Ce n'est peut-être pas tant le nouveau mode de vie (les résidences) de nos personnes âgées qu'il faut changer que notre attitude face à elles. Je me vois mal vivre avec mes parents comme eux ont pu vivre avec leurs propres parents. Les temps changent.
Mais tu as tout à fait raison: amour, paix, compréhension et tolérance envers tous les êtres humains de la planète, peu importe leur âge, leur race, leur provenance.
Ton blogue m'a rappelé le magnifique film "La ballade de Narayama", Plame d'or à Cannes en 1983: L'action se déroule au Japon, dans un village pauvre et isolé vers 1860 dans les hauteurs du Shinshū. La coutume veut que les habitants arrivant à l'âge de 70 ans s'en aillent mourir volontairement au sommet de Narayama, « la montagne aux chênes ». C'est ici que se rassemblent les âmes des morts. Orin-yan (Sumiko Sakamoto), mère de Tatsuhei (Ken Ogata) a 69 ans et possède encore toutes ses dents. Elle doit alors se résigner à préparer son départ vers la mort.
Je te souhaite pour l'année 2011, ainsi qu'à tous tes proches, amour, paix, bonheur et santé, surtout la santé!
Salut Célyne et salut André :)
RépondreSupprimerCela me fait penser à un autre film bouleversant : Rencontre avec Joe Black (Meet Joe Black). Ce film m'a remué pendant plusieurs jours, il oblige à prendre conscience de la mort, donc il oblige à vivre vraiment ! Ce film est sublime.
Je suis très curieux de voir "La ballade de Narayama"
J'ai également vu il y a deux ans une série américaine qui m'a vraiment fait prendre du recul : Six Feet Under. C'est l'histoire quotidienne d'une famille de croque-morts. C'est la seule série que j'ai vue en entier (5 saisons !) et elle est exceptionnelle. ça parle de la mort bien sûr, et donc de la vie !
Bonne année à vous:)
Eh bien! le propos de ton blogue a été le sujet de conversation principal lors du souper du Nouvel An chez un ami.
RépondreSupprimerEn fait, ton blogue m'a fait réfléchir sur mon souhait pour la nouvelle année, et ce qui m'est venu spontanément à l'esprit a été: au cours de l'année qui vient, je souhaite porter un peu moins de jugement sur les autres, être un peu plus compatissant. Pas que je sois si versé en la matière, mais je suis souvent irrité d'entendre les gens juger ouvertement les autres sans raison. Ça doit être le fameux effet "miroir" qui fait que l'on est irrité de reconnaître chez notre interlocuteur un de nos propres trait de caractère. Pour articuler ce souhait, j'ai eu le réflexe, lorsque je pense ou que je j'exprime un jugement, de me dire: Dalaï-lama, rentre dans ce corps (en me pointant moi-même de mes deux index). Je trouve ça comique et dédramatisant. Lorsque c'est approprié, je me permet de le dire à voix haute pour m'en convaincre et ça semble marcher, car je suis déjà convaincu que c'est un très beau souhait que je me suis fait là. J'aurais pu tout aussi bien utiliser quelqu'un d'autre que le Dalaï-lama, mais je le trouve particulièrement inspirant et l'image est tellement forte qu'elle ne peut pas ne pas m'influencer, car le Dalaï-lama serait, si l'on adhère à sa philosophie, la manifestation du Bouddha de la compassion et le titre même de Dalaï-lama sifnifie "Océan de sagesse". Bon, je ne suis pas bouddhiste, mais le Dalaï-lama m'inspire.
Toujours est-il qu'au souper du Nouvel An, après avoir fait part de mon souhait aux autres convives, je me suis surpris à dire tout haut à quelques reprises: Dalaï-lama, rentre dans ce corps. À un certain moment, la conversation s'est enflammée. Je dirais même que ça sentait le brûlé. La fumée sortait des oreilles d'un des convives qui affirmait haut et fort qu'il n'allait surtout pas se priver de juger les autres parce qu'il avait été lui-même l'objet de jugements qui, disait-il, avaient influencé négativement le cours de sa vie et qu'il en était encore malheureux. Il ajoutait qu'il n'avait pas à se soucier du bien-être ou du mieux-être des autres, car il en avait déjà assez de s'occuper de lui-même.
Pendant un certain temps, j'ai tenté de discuter en amenant des arguments pour préciser ma pensée, la nuancer, l'adapter à son contexte, mais rien n'y faisait, il maintenait le cap et répétait sans cesse les mêmes arguments. Au bout d'un moment, je me suis dit en moi-même: Dalaï-lama, rentre dans ce corps. Et je me suis mis à l'écouter sans argumenter. J'ai tenté de comprendre pourquoi il maintenait aussi fermement ses positions. Je n'ai pas trouvé une réponse claire à mon questionnement sur son comportement, mais je me suis dit que son propre mal-être était si grand qu'il l'empêchait peut-être de penser au bien-être que peut apporter l'abnégation de soi. J'ai souhaité qu'il connaisse un jour le bonheur que procure l'altruisme.
Faute de combustible, le feu a fini par s'éteindre et la fumée par se dissiper. Ce fût un beau repas du Nouvel An.
Bonjour André, bonjour Isaac
RépondreSupprimerDans la même tranche de film sur la mort, j'ai vu et apprécié "You don't know Jack" avec Al Pacino. Il joue le rôle d'un médecin américain en faveur de l'euthanasie. Ce film est touchant et fait beaucoup réfléchir à la mort bien sûr, mais surtout le temps qu'il nous reste à vivre. Par contre, je n'ai pas vue "Rencontre avec Joe Black" mais je compte bien le faire prochainement.
Quelle belle attitude "Dalaï Lama entre dans ce corps". Je vais la retenir et l'utiliser si je sens le besoin, si je tente de porter un jugement sur autrui. C'est vrai que la religion Boudhisme est la plus inspirante, même après avoir lu "Dieu n'est pas grand" durant la période des fêtes. Je demeure athée mais ouverte d'esprit aux personnes de bonne volonté qui véhiculent un message de paix et d'amour.
Je suis heureuse d'entendre que je n'ai, quand même, pas gâché ton souper du nouvel an. D'ailleurs, cette discussion m'inspire un autre bloque qui portera sur "le Bonus de vivre".
A plus